mercredi 16 juillet 2014

Invitation à éteindre tous les trucs qui font du bruit dans vos oreilles (mais pas vos enfants, hein !)...

... ou Éloge du Silence

 

Un quotidien rythmé par les bruits du monde...


Je ne sais pas vous, mais moi, je suis une vraie geekette ;) ! Toujours connectée, vérifiant mes mails, facebook et autres comptes divers en permanence, écoutant sans cesse une émission, à la radio ou à la télé : infos, musique, culture...
Chez moi, il y a un fond sonore permanent, indépendant des habitants de la maison.
Ou plutôt, il y avait…

Ma quatrième fille m’a appris la valeur du silence.
J’ai 4 enfants aujourd’hui, 3 filles et 1 garçon, mais j’ai eu une 4ème petite fille, née avant son frère, un oisillon qui s’est envolé avant même d’avoir touché terre.
Elle est née silencieuse à jamais et m’a fait cadeau de ce silence.
C’était un cadeau infiniment douloureux, mais je mesure aujourd’hui combien il est aussi beau et précieux, pour moi, pour ses frère et sœurs, pour ceux qui vivent avec moi.

A la base, moi l’urbaine habitant à la campagne, le silence me faisait peur. Pas l’habitude… Et pourtant…

La découverte d'un silence qui libère...


éteindre les écrans, radios, télés et redevenir libre
En silence, je me suis mise à m’entendre penser, à avoir la possibilité d’écouter mes émotions. Ma fatigue n’était plus dopée par de la musique ou une interview stimulante.
Ma tristesse sortait au grand jour et pouvait enfin être vécue, et non refoulée.
Mon agacement était perceptible bien avant d’exploser en colère si difficile à maîtriser, et parfois si injuste.
En silence, j’ai appris à mieux me connaître, à mieux me respecter , à respecter mes besoins et, ainsi, à ne pas dépasser mes limites et à ne pas faire supporter aux autres, et notamment aux enfants, mes excès (épuisement, énervement, besoin d’isolement pour une tristesse passagère…)

En silence, mes sens sont subitement disponibles pour être dans l’ici et maintenant. J’ai découvert que, si le monde est rempli de merveilles que je rêve de connaître, de gens brillants et de pays fantastiques, lorsque j’éteins télé et radio, lorsque je coupe mes écrans, je peux subitement être attentive à autre chose. Je peux soudain me concentrer sur MA vie. Peut-être moins fascinante (quoique ;) ), mais tellement plus réelle et tellement belle. Je m’émerveille mieux d’une interaction entre deux petits, j’ai plus de chance de voir le milan noir passer devant ma fenêtre, d’entendre ma respiration, d'en prendre conscience…

En silence, je n’ai rien d’autre à faire que vivre et être disponible pour les miens.
J’ai arrêté de vouloir avoir à tout prix un quart d’heure de tranquillité pour écouter cette émission tèèèèèllement passionnante, ou « juste finir ce mail ». Les tensions à la maison, ma frustration et les provocations des enfants (ou ce que je prenais comme tel et qui n’était sans doute qu’un besoin d’attention) ont grandement baissé. Ca ne veut pas dire que je n’ai plus de temps pour écrire aux autres ou voir / écouter des médias qui m’intéressent . Mais c’est quand les enfants ne sont pas là. Peut-être que j’écris moins, et bien tant pis pour ceux qui ne veulent pas comprendre !

En silence et donc plus disponible, j’ai pu avoir plus d’échanges avec mes enfants. Je ne sais pas les vôtres, mais les miens sont rarement prêts à parler lorsque moi je le suis. Alors être là, sans rien dire, disponible, c’est laisser une porte ouverte à des échanges spontanés, inattendus.

En silence, je me suis sentie moins fatiguée. Après chaque naissance, à vouloir concilier tant et tant de choses, je suis passée très près d’un burn-out. Mais, dans le silence, mon cerveau a moins d’infos à traiter et, vraiment, cela fait du bien, et c’est salvateur…

Finalement, en silence, je suis plus en phase avec les autres, plus à l'écoute de mes enfants, plus pleine de moi et de ma vie
Moins pleine de la vie du monde, c’est vrai, mais comme je ne peux vivre qu’une vie à la fois, ça tombe plutôt pas mal, non ?

Et vous, vous arrivez à faire cohabiter écrans et enceintes avec vos enfants ? Comment vous y prenez-vous ?




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2 commentaires :

  1. Très bel article qui fait écho à une expérience que j'ai faite il y a qqs jours: je passe le temps de trajet en transports en commun avec un casque vissé sur les oreilles et il a fallu que je l'oublie pour redécouvrir le flot tranquille de mes pensées... Depuis, je ne le branche plus systématiquement et ça me fait un bien fou !

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    1. Oui, une impression de liberté à ne plus systématiquement reproduire ces gestes du quotidien...
      Merci de ton expérience :)

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